La Fédération de la Plasturgie et des Composites et ses syndicats, dont le GPA, tirent la sonnette d’alarme quant à de possibles arrêts de chaîne.
Les transformateurs de matières sont inquiets pour les ruptures susceptibles d’intervenir dans les chaînes de production dans un avenir proche, si des solutions ne leur sont pas apportées rapidement par les producteurs.
La Fédération de la Plasturgie et des Composites demande aux producteurs de matières premières la mise en place, dans les meilleurs délais, de nouvelles capacités de production, ainsi que le respect de leurs engagements contractuels.
Par ailleurs, elle exhorte les donneurs d’ordre à soutenir leurs fournisseurs en prenant à leur charge une partie des hausses de prix.
Un constat alarmant
L’un des composants essentiels du PA 6.6, l’ADN (adiponitrile), est fabriqué dans seulement 4 usines (3 aux Etats-Unis et une en France) et cette concentration rend le marché extrêmement vulnérable ; le simple arrêt de l’une d’entre elles impactant l’ensemble de la chaîne de production.
Dans les conditions actuelles du marché, l’offre disponible est structurellement insuffisante et les transformateurs de matières plastiques se voient au mieux imposer des contingentements, ne répondant pas à leurs besoins.
En effet, sur l’ensemble des cas de force majeure encore activés par les producteurs de matières premières, la moitié concerne le polyamide 6.6 (PA 6.6). Or, cette matière est utilisée dans de nombreux secteurs industriels, notamment pour ses performances techniques.
Des solutions opérationnelles, à moyen et long termes
Même si les producteurs de matières premières ont pris conscience de la nécessité d’ouvrir de nouvelles capacités, celles-ci ne seront pas opérationnelles avant 2021, selon les analyses les plus optimistes.
De leur côté, les plasturgistes ont déployé de nombreux efforts pour trouver des substituts au PA 6.6. Cependant, les processus de validation de nouvelles matières étant souvent longs et contraignants, les résultats des actions menées ne porteront leurs fruits qu’à moyen et long termes et occasionnent actuellement un surcoût.
Sans solution à court terme, la Fédération de la Plasturgie et des Composites signale que la pénurie de PA 6.6 pourrait avoir des incidences financières et affecter des livraisons de pièces pour les marchés de l’automobile et de l’électroménager notamment.
27 juillet 2018